OSER ETRE ET EXISTER

– J’ai écrit ce texte, il y a deux ans, quelques mois avant de mettre les voiles hors de France –

Ou les Répercussions Sociales d’une Existence Assumée

Le 10 juillet 2022,

Je rentre chez moi après une énième journée à l’extérieur où les gens me font mal.
Chaque personne que je croise, qui m’approche, dans ce pays qu’est la France me renvoie systématiquement au fait que je ne suis pas ce qu’ils aimeraient que je sois.

1er sujet, et de loin leur Préféré !

Trois choses reviennent encore et encore depuis quelques années :
« T’as des enfants ? »
«  Non. »
« Ah. » Malaise.
Ils sont perdus face à cette réponse et cela les met mal à l’aise. Alors pourquoi la posent-ils s’ils ne sont pas capables de rester ouverts quant à la réponse qu’ils entendront ?

2ème Sujet : et de loin, le plus Hypocrite !

« Tu es en couple ? »
«  Non. »
«  Ah. »
Alors… Ils ne savent pas quoi dire non plus. Alors, pourquoi s’aventurent-ils sur ce terrain aussi, qui au passage relève de ma vie privée (ainsi que la première question d’ailleurs), s’ils ne savent pas quoi en dire ..?
Et de toutes façons, qui est censé avoir quoique ce soit à dire sur le statut marital de qui que ce soit ? Ce n’est pas un sujet, du moins pas avec des non-proches.
C’est comme si j’allais voir tous les gens mariés en leur demandant s’ils sont encore mariés et en leur montrant une sorte de moue de déception et en leur renvoyant un sentiment d’échec car ils sont encore mariés…

Cela n’aurait aucun sens… (quoi que, ça pourrait être drôle haha!!)

Alors pourquoi fait-on subir cela aux gens qui sont de l’autre côté ?

Après, sur le sujet du couple, s’ils souhaitent parler de ce qu’il y a en face en France et qui conduit tant de personnes à s’en tenir éloigné, nous pourrions en discuter. Et nous (ou plutôt moi) passerions un moment excessivement drôle et sarcastique sur un très léger (mais vraiment très léger) fond de désespoir.

3ème Sujet : et leur regard sur le Travail Indépendant

Le troisième sujet relève de la vie professionnelle et si les trois s’enchaînent, il leur fait office de coup de grâce.
« Tu travailles où ? »
« Je travaille un peu partout. »
«  Et tu fais quoi ? »
«  Je suis consultante indépendante, freelance, j’aide les gens à développer leurs projets, du concept à la réalisation technique et ensuite je me charge de la promotion. »
« Ah… »
Et là parfois (et à chaque fois je m’y fais prendre), une petite lueur d’espoir jaillit, pensant que quelques « questions – réponses » soient le signe d’un semblant d’intérêt. Mais la sentence finale n’est jamais bien loin et elle finit toujours par tomber :
« Mais, tu n’aimerais pas retourner en entreprise ? Redevenir salariée ? Retrouver un emploi ? »

Ce qui réduit à peu près à néant la valeur de tout ce que je viens juste de leur expliquer (qui est plus développé et passionnant à l’oral).

Leurs paroles se déploient comme si la complexité et la richesse personnelle que je venais de leur déployer n’était pas un emploi. Celui que je me crée. Et au passage… S’y sont-ils déjà essayés avant de baver ?

La Voie de la Réussite

Ma voie de la réussite a quand même comme conséquence le fait que socialement, aux yeux des autres, je semble être quelqu’un qui échoue. Dès que je tourne la tête, avec un sourire et un brin d’espoir sur une belle journée qui s’annonce, je ne tarde jamais à recevoir une grosse claque qui s’écrase sur mon coeur, tristement en y laissant toujours une trace… Trace que je m’efforcerai d’effacer comme je le pourrai lorsque je serai de nouveau chez moi, en sécurité, à l’abri de toute cette violence ordinaire qui renvoie les gens en permanence à ce qu’ils ne sont pas, avec un mépris catégorique de ce qu’ils sont et vous offrent avec le coeur.

Il semblerait donc que j’échoue lamentablement à être ce qu’ils voudraient que je sois et quelque part, ça me rassure. C’est un peu comme si je leur faisais du mal car ma vie semble les décevoir et donc je commets un crime dans l’ordre social établi. Moi, la bonne élève, comment ne suis-pas enrôlée dans un de ces bons systèmes patriarcales qui décidera chaque jour de ma vie qui j’aurai le droit d’être, ce que j’aurai le droit de dire et de penser.

Je commets donc un crime et s’ils me connaissaient un minimum, ils sauraient que je suis multi-récidiviste car je pratique ce crime assidûment depuis longtemps car j’ai toujours revendiqué le droit d’être ce que je suis. Continue bien de lire.

Le Choix : le Cadre ou l’Indépendance

Malgré la tristesse éprouvée liée à toutes ces situations, je peux t’assurer que lorsque tu t’alignes avec ce que ton âme veut pour toi, ton niveau de bien-être intérieur lié aux activités que tu te crées vaut bien plus et est beaucoup plus puissant que le fait de bien passer quotidiennement dans le rouleau du consensus social.

Ces désagréments ne durent que quelques heures, minutes parfois et ensuite tu reviens sur le terrain de jeu que tu t’es créé pour le reste de tes journées, semaines, mois et là tu es complètement à l’aise car c’est ton bateau.

Alors qu’être bien intégré et plaire socialement te procure quelques minutes de gloire, lorsque les gens te regardent et te valorisent dans les cercles sociaux, lorsqu’ils te font un compliment ou quelques manières qui confirment ton droit d’exister. On est tous des créatures socials et j’apprécie aussi ces moments, mais le jeu en vaut-il la chandelle?

Lorsque tu es dans ta vie, pendant des semaines, mois, années, avec l’ennui et le poids de ne pas être toi-même, c’est tellement pire et bien plus lourd à porter.

Donc non, il n’y a pas QUE des avantages à suivre son chemin personnel, mais il y en a quand même bien plus que de subir chaque minute de ta vie le carcan que les autres ou la société aura réussi à t’imposer.

Si tu veux créer ton activité indépendante et que tu ne sais pas par quel bout Y prendre, laisse-moi un commentaire. Et si EN PLUS, tu veux partir vivre hors de France, je pourrai alors ENCORE PLUS – peut-être – t’aider ! Et si tu veux rien faire, ben retourne te coucher 🙂

Emilie – française – mais pas trop quand même !

6 thoughts on “OSER ETRE ET EXISTER

    1. Bonjour, merci de votre commentaire. Pour l’instant, je me déplace. L’année dernière j’ai voyagé loin : Australie, US, Thaïlande, Guatemala, et depuis septembre, je suis principalement au Pays de Galles. Je suis déjà venue plusieurs fois ici et je trouve l’authenticité, le respect et la simplicité que je ne trouvais plus en France. Je me sens acceptée telle que je suis et on ne me pose jamais de questions mal placées. En plus, les paysages sont incroyablement beaux et sauvages, je ferai une newsletter sympa sur cet endroit bientôt ! Vous avez aussi envie de vivre hors de France ?

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  1. Bon courage en tous cas dans ces choix de vie . Chaque personne est libre de vivre selon ses aspirations. Pour ma part je ne suis pas en difficulté. J’au une retraite de l’administration et une propriété sympathique. Bien à vous.

    M. JF estrade

    Le jeu. 13 mars 2025 à 17:05, Welcome on Positive Social Impact – The

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    1. Merci de votre commentaire Jean-François. En effet, la France, cela fonctionne très bien pour certaines personnes et mon message est plutôt de libérer la parole pour ceux pour qui ça ne marche pas. J’encourage chaque personne à penser que le monde est grand et qu’il y a vraiment des endroits où on peut se sentir chez soi. Il faut juste avoir le courage d’aller les chercher ! Heureusement, la vie nous aide, en nous mettant des signes et des alliés sur notre chemin. Bonne soirée, Emilie

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    1. Thanks for asking, I will think about translating it! It talks about what was going on in my life and in my environment before I left France so it was really written in French for a reason – I’ll see how it looks and sounds if I translate it (sometimes the translation completely changes the vibe!)

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