Je termine le livre de Serge et Carolle Vidal-Graff “La colère : cette émotion mal aimée” et j’ai eu envie d’en partager quelques éléments principaux.
Le point de bascule positif dans la gestion de la colère se situe dans le fait d’apprendre à s’exprimer à la première personne du singulier.

Quand le “je” peut nous sauver
Profitons-en, parler de soi et uniquement de soi peut dans certains cas être extrêmement altruiste car cela va nous permettre de ne pas faire déborder ce que l’on ressent sur les autres. Ainsi, nous pourrons nous exprimer, mais sans blesser l’autre car nous ne l’accuserons pas ou ne le tiendrons pas responsable de ce que nous vivons.
Cela nous évitera aussi de rentrer dans le schéma de la colère enfouie.
Cela consiste alors, lorsqu’un conflit s’amorce, à ne jamais parler de l’autre, à s’exprimer sans l’accuser de quoique ce soit. Vous éviterez ainsi la culpabilité d’éventuelles idioties ou paroles déplacées que l’autre n’a pas besoin d’entendre.
Vous allez simplement exprimer ce que vous ressentez et vous en tenir à ça. Par exemple : “Quand tu arrives en retard d’une demi-heure au café, je ne me sens pas respectée et je perds mon enthousiasme de te voir. Je sens que tu ne priorises pas le fait d’être à l’heure pour moi et ça me blesse. Ca me donne l’impression de ne pas compter pour toi.”
Lorsque vous vous exprimez comme cela, rien ne peut vous être reproché et le fait dérangeant ne peut pas se retourner contre vous. Ainsi exprimée, votre déception aura été communiquée sincèrement et si vos besoins ne sont toujours pas pris en compte par la suite, vous pourrez agir en conséquence.
Cela vous aidera à savoir si vous devez vous éloigner de cette personne qui ne priorise pas vos besoins et qui préfère son confort ou sa liberté. Tout est une affaire de choix et vous aurez toujours la possibilité d’en faire. Et au moins, vous n’aurez pas de regret en vous disant que vous êtes allé trop loin, que avez dit ceci, dit cela, que vous vous êtes emporté et qu’au final vous êtes devenu aussi responsable que l’autre dans le conflit.
Le “je” vous libérera de la honte
Ce qui ressort également de ce livre, assez court et facile à lire, est qu’après la colère, la punition du colérique qui s’emporte et qui le fait d’une façon violente, est la honte. Il aura honte de ses emportements et à long terme, cela nuira à son estime de lui. C’est pourquoi il est important pour toute personne d’apprendre à exprimer sa colère. Que ce soit pour ceux qui la refoulent ou ceux qui la laissent exploser sans la maîtriser.
